Si vous êtes passés en amont de la confluence avec l’Arc ou à proximité de Montmélian, vous avez dû apercevoir des engins de chantier au bord de l’Isère et sur les atterrissements. Rassurez-vous, ces travaux sont réalisés par le SISARC dans notre intérêt et celui des poissons.
Profondément modifiée par l’endiguement sarde et par l’hydroélectricité, l’Isère n’a plus un fonctionnement naturel. Son lit et ses débits étant devenus artificiels, sa dynamique a tendance à se ralentir. Les bancs de galets se figent, et la végétation entretenue pour des raisons de sécurité s’y développe en fixant des particules fines appelées « calon » Ces particules s’accumulent sur plusieurs mètres, diminuent la mobilité des bancs et réduisent la capacité du lit mineur.
D’un point de vue écologique, le lit devient homogène, les bras secondaires disparaissent au profit d’un chenal qui méandre mécaniquement d’une rive à l’autre. L’habitat des espèces vivant dans ce milieu se banalise et la faune comme la flore, aquatique ou terrestre, s’appauvrissent. Afin de rétablir la capacité du lit en cas de fortes crues et dans le but de redonner à l’Isère un peu de diversité, le SISARC, en lien avec EDF, a entreprit de décaper certains atterrissements en ne conservant que les matériaux graveleux et sous-jacents. Les particules fines qui ne sont pas valorisables sont extraites et les bancs de galets seront remodelés afin de diversifier les écoulements en créant des bras secondaires et des îlots.
Combien de temps vont durer ces travaux ?
L’opération devrait s’achever en 2018. Conformément à l’arrêté préfectoral autorisant les travaux, la phase en cours se terminera fin mars. Ils reprendront ensuite l’hiver prochain, mais devraient théoriquement avoir un impact réduit du fait que la plus grande partie des particules fines aura déjà été enlevée. D’autant plus que les travaux sont réalisés en dehors de l’eau, comme vous pouvez le voir sur les photos, ce qui limite les matières en suspension et ainsi les impacts sur la vie dans la rivière.
Pourquoi les réaliser maintenant ?
Voir des travaux dans l’eau en période de reproduction, forcément, ça nous fait grincer des dents. Mais c’est la seule période où les débits sont favorables pour travailler : au printemps et en été, ils sont trop élevés et c’est une période sensible pour la faune et la flore terrestre. En termes de pêche, on s’en sort plutôt bien car la meilleure période pour pêcher l’Isère est septembre/octobre : de jolies sorties sont donc à prévoir.
Quelles conséquences pour les milieux sur le long terme ?
Perspectives
EDF mène actuellement une étude visant à modéliser le fonctionnement de l’Isère en Combe de Savoie. L’objectif est de comprendre le fonctionnement de la rivière et d’évaluer le rôle de l’activité hydroélectrique. Cela pourrait aboutir à terme à une gestion optimisée des débits afin d’assurer un minimum de dynamique du lit dans les limites du possible dans l’activité hydroélectrique.
Prenons donc notre mal en patience et gardons à l’esprit que dès cette année, la faune aquatique pourra évoluer dans un milieu plus diversifié et évolutif. Par ailleurs, attention ! Ne vous aventurez pas à pieds ou en voiture sur les zones de travaux sur lesquelles l’accès est interdit en raison de la circulation des engins de chantier. Par ailleurs, aucun débit spécifique n’est mis en œuvre par EDF dans le cadre de ces travaux. Restez donc vigilants en vous aventurant dans l’Isère… et bonne ouverture !